Le ciel est bas, lourd, il pèse comme un couvercle de plomb,
il nous verse un jour noir, complétement noir, affreusement noir, plus triste que la nuit
l’Espérance s’en est allée, et notre morne jeu, timide, aveuglé, s’est heurté sans douceur à la réalité du monde,
à quoi bon hurler vers les cieux nos stupides hurlements,
à quoi bon geindre opiniâtrement.
Il eût fallu que le rugby français fît corps, corps ensemble de corps entiers, avec des joueurs qui ont des mains pour passer, des bras pour arracher, des jambes pour courir, de la volonté pour se transcender.
Il eût fallu moins de mots, moins de discours, moins de verbiage pour mettre à distance la réalité du vide et de l’absence de jeu, de vie, d’envie, de créativité. Moins de champs lexicaux du combat et des valeurs, moins de « vous allez voir », « le moment viendra », « on sera prêt »…
Avant que l’ère nouvelle ne vienne susciter des espoirs nouveaux, j’ai une pensée pour Trinh-Duc que j’aurais tellement voulu voir étinceler et proposer son french flair à la face des héros de salles de musculation.
Tout comme le Charles d’avant, mon ciel est bas, et lourd, et sombre et triste…
Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.