Teddy Iribaren a entamé sa troisième saison sous le maillot francilien, et a profité de l’absence de son concurrent au poste Machenaud, retenu en début de saison pour la Coupe du Monde, pour enfin s’imposer derrière le pack du Racing. A 30 ans, c’est une juste récompense pour ce joueur de caractère aux inspirations magnifiques.
QUAND LE CHAT N’EST PAS LA…
Machenaud retenu dans le groupe France, c’est lui qui a dû guider le pack francilien durant ce début de saison. Une confiance qui a perduré puisqu’il compte aujourd’hui 794 minutes de jeu dont 75% comme titulaire en 16 matchs de championnat. Une confiance de Laurent Travers qui lui a valu d’être capitaine au même titre que Chavancy et Machenaud. Elément indispensable du système de jeu, il l’est également grâce à sa fiabilité dans le jeu au pied. Sa patte gauche d’une précision et d’une longueur redoutable est une véritable arme pour son équipe. Il a usé de son pied 88 fois pour soulager ou encore distiller quelques bijoux pour ses coéquipiers. Face aux perches, il totalise 121 points en Top 14 et 28 points en Champions Cup.
UNE ADAPTATION AU RUGBY MODERNE
Le rugby a énormément évolué ces dernières années et par conséquent les attentes ne sont plus les mêmes en fonction du poste. Passé par Montpellier, équipe réputée par sa densité physique, il avait été écarté par l’entraineur Jack White. Sous les ordres du duo Labit-Travers il a su s’adapter au jeu de mouvement prôné par le Racing. Epaulé par Russell ou Volavola à l’ouverture, il a joué 786 ballons à la main, parcouru 211 mètres et réalisé 4 offloads. Joueur impulsif et réputé fantasque, Teddy nous a offert des moments de grâce par instant comme cette chistera de 20 mètres face au Munster pour envoyer Teddy Thomas derrière la ligne. Que dire de son seul essai inscrit cette saison ? Mêlée sur les 40m adverses, départ petit côté, coup de pied par-dessus le défenseur pour finir en terre promise. Génie.
Teddy n’en reste pas moins un courageux défenseur avec 93 plaquages réussis également, preuve que tous les gabarits ont leur place dans le rugby d’aujourd’hui. Malheureusement, il n’a jamais eu sa chance à l’échelon international, barré par une concurrence féroce. Il n’en restera pas moins un joueur fantastique qui n’a pas fini de nous régaler.