Grenoble est de retour en top 14 et… Serge Kampf est bien embêté. Tout à sa joie de voir son club de cœur regagner l’élite – il est debout à droite du trophée sur la photo – le fondateur de CapGemini et grand homme de l’ombre du rugby hexagonal depuis plusieurs dizaines d’années est pris par un délicat dilemme : Il est actionnaire de Grenoble (32% du capital) mais également de Biarritz (46% du capital) qui ont de fortes chances de se retrouver tout deux en Top 14 la saison prochaine !
Entre ses deux aventures au long cours Serge Kampf semble avoir décidé de ne pas choisir. Les règles de la ligue de rugby étant claires et interdisant le double investissement il se dirige tout simplement vers un retrait comme nous l’apprenait il y a quelques jour Midi Olympique. Mais il y a fort à parier qu’il demeurera fidèle aux deux clubs ne serait-ce que parce que CapGemini – sponsor maillot du BO – est la maison mère de Sogeti – la SSII historique du groupe fondée par Kampf dans les années 60 et sponsor… de Grenoble d’où l’entreprise est originaire.
Du côté des deux clubs la transition se prépare en douceur en termes d’actionnariat, des solutions internes semblants privilégiées.
Et au-delà des capitaux la fidélité de Serge Kampf devrait perdurer tant sur la côte Basque que dans les Alpes. A Grenoble le club est en effet entre les mains de Luc François Salvador, fidèles parmi les fidèles de Kampf au sein de CapGemini et PDG de Sogeti, et à Biarritz Serge Blanco – très ancienne amitié de Kampf par ailleurs mécène des Barbarians – veille au grain.
Reste qu’avec ce retrait sans trop de fanfare et au nom de l’éthique sportive d’un acteur majeur de la professionnalisation du rugby français c’est une page qui se tourne tranquillement. Celle d’un investisseur amoureux du rugby, millionnaire mais ayant choisi la discrétion, ayant apporté croissance et stabilité à ses deux clubs de coeur.