Il ne reste qu’une journée de championnat « régulier »… et puis, pour un certain nombre de combattants, ce sera l’adieu aux armes !
Ces derniers rebonds du Top 14, chaque année, emportent avec eux un lot de joueurs qu’on oubliera bientôt, quand bien même on se dit qu’ils resteront gravés dans nos mémoires ovales. Dernières passes (pas les mêmes qu’affectionnent certaines « stars » du football…), derniers plaquages, dernières tapes sur une fesse charnue, dernier crampon essuyé par inadvertance sur un adversaire, derniers chocs… avant le choc dernier de l’arrêt. Un arrêt bien plus violent que celui d’un tampon, un arrêt définitif et les armes qu’on rend, le maillot qu’on dépose et l’élasto qu’on arrache, dernière brûlure des champs de combat.
Combien seront-ils cette année à vider leur sac et leurs glandes lacrymales en levant des yeux perdus vers les Dieux exigeants de l’Ovalie ? Traille, Yachvili, Attoub, Chabal, Teulet ? Tant d’autres… Je ne sais pas encore qui mais je devine les larmes et le goût salé des derniers mètres de pré vert, ultime poétique des stades, le regard vide, le pas lourd, la marche immobile vers la touche si lointaine et si proche, et les acclamations de ceux qui vont t’oublier demain.
C’est l’adieu aux armes !
Et des cohortes de fantômes vont répandre sur les stades des odeurs de vieux camphre et de ventrêche amère. Comme il est difficile cet adieu au combat, si âpre fût-il !
Adieu Romain, adieu Dimitri, adieu tous les Damien, tous les Sébastien !
Allez, encore un match, peut-être deux voire trois et d’autres se saisiront des armes laissés là et vivront à leur tour des histoires de guerriers et des histoires d’hommes !