C’est le tube du printemps, l’USAP, club emblématique du rugby français secoue le TOP 14. 6 victoires lors des 8 derniers matchs de TOP 14, les joueurs de Franck Azema ont quitté le costume de barragiste désigné pour celui de potentiel qualifié avant le choc des cultures entre le rugby des villes de Montpellier (13 ème 38 points) et celui de la terre rouge de Perpignan (8ème avec 49 points).
Aimé Giral, l’antre des Catalans rugit de plaisir. Les UUSSAAAPPP, UUUSSSAAPP descendent des travées et enlacent tous les coeurs catalans.. Sang et or (prononcez sanque et or), l’identité catalane transpire et la fierté est revenue. 4 victoires consécutives depuis le probant succès contre le Stade toulousain (27-17 le 9 mars) ont enflammé les esprits et l’USAP, désormais, est respecté. Ugo Mola, l’entraineur des champions de France a loué « l’extraordinaire public catalan qui donne des forces à son équipe », Fabien Galthié « ému » par Aimé Giral a souligné la fabuleuse énergie « que procure les supporters de l’Usap ». Et dans le Canal Rugby Club, Richard Dourthe s’est remémoré « quelques matchs à Perpignan » ou « lorsque l’on pose le pied sur terrain , on sait que l’on va passer un drôle d’après midi ».
Tout ceux qui ont fait l’expérience peuvent en témoigner. Il y a l’énergie, l’atmosphère spéciale d’Aimé Giral, la ferveur, la folie des supporters et la placidité de Franck Azéma. Un pur catalan au sang froid qui travaille très bien. Parce que, cette saison, l’Usap est un savant mélange de puissance et de force collective. C’est une équipe dense qui envoie du jeu et récolte les fruits de cette politique sportive ambitieuse.
Perpignan, c’est une terre de rugby comme Narbonne ou Béziers et dans le secteur, il y a presque l’antithèse de l’USAP : Montpellier dernier arrivé mais aussi dernier titré avec le Challenge Européen (2021) et surtout le Brennus en 2022. Montpellier, c’est le rugby des villes bodybuildé par les euros de Monsieur Altrad. Perpignan – Montpellier, c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer…
Sauf que cette fois, c’est le pot de terre qui menace de faire fondre le fer. Le Montpellier Hérault Rugby club reçoit l’USAP pour un match excitant. Il faut dire que les courbes sont inversées. Si l’arrivée de Bernard Laporte et de Patrice Collazzo a indéniablement relancé les « Cistes », les promesses de l’hiver ont vécues.. 4 défaites consécutives (3 en Top 14 et une élimination en Challenge Cup) et voilà Montpellier avant dernier et menacé d’occuper l’inconfortable siège de barragiste… Autant dire que l’heure est grave à Montpellier.
Tout cela arrive au mauvais moment car samedi, dans un stade Yves du Manoir inhospitalier pour les visiteurs (4 défaites à domicile en Top 14), c’est l’USAP qui arrive. Sa confiance, sa densité et son jeu plein d’initiatives. Déjà, le club de Montpellier a dressé les barbelés pour éviter de se retrouver -à domicile – dans un stade sang et or (lire sanque et or..). Beaucoup de supporters devront se contenter de Canal pour suivre le match et on estime à 3000 le nombre de catalans qui seront au stade samedi..
Le match a déjà commencé et Montpellier fait parler sa défense. On se souvient que c’est après une défaite à Perpignan (23/16) que Mohed Altrad avait appelé Bernard Laporte à la rescousse pour le sauvetage du MHRC. Et il n’est pas faux de souligner que l’opération n’a pas (encore) été réalisée.
C’est dans ce contexte que Montpellier s’apprête à accueillir son voisin si particulier. Et dans ce derby entre faux frères, la victoire sera vertueuse. C’est l’équipe qui saura rassembler toutes les valeurs du rugby qui l’emportera. Le don de soi, le courage, l’engagement, la discipline et la confiance pour jouer dans un contexte sauvage, toutes les valeurs inhérentes à ce sport devront se réunir-sur le pré- pour l’emporter. Pour savoir si le pot de terre peut renverser le pot de fer !!!!