Alors qu’il fêtera ses 33 ans en fin de mois, Julien Dumora vient de prolonger son contrat avec le Castres Olympique jusqu’en 2024. Au club depuis 2014, le Béarnais bouclera un cycle de 10 ans au CO avec comme point d’orgue, un bouclier de Brennus obtenu en 2018.
Qui dit fin de carrière, dit forcément reconversion. C’est un enjeu de plus en plus important pour les rugbymans professionnels. Mis de côté par de nombreux clubs il y a encore quelques années, la reconversion des sportifs est aujourd’hui l’une des priorités pour les clubs. Julien Dumora est aujourd’hui concerné par l’après carrière dont il a su déjà anticiper les enjeux.
Grâce au travail mené par le Castres Olympique, l’arrière béarnais a pris les choses tôt pour pouvoir être prêt au moment de sa fin de carrière :
« A Castres, on est l’un des seuls clubs à avoir une cellule de reconversion. Elle a été mise en place il y a 4 ans avec Marc Antoine Rallier. Cette cellule nous permet de pouvoir faire des bilans de compétences, voir où tu en es dans ta vie professionnelle. Les études que j’ai faites il y a 13 ans sont plus du tout en adéquation avec ce que je veux faire maintenant. Cela te permet de financer des formations ou passer des diplômes et faire des stages pour redécouvrir le milieu professionnel »
Le Castres Olympique accompagne parfaitement ses joueurs aux côtés de Provale, qui eux aussi, œuvrent pour la reconversion des sportifs. Avec les saisons qui s’enchaînent et un quotidien souvent milimétré pour les sportifs, il est parfois difficile pour les joueurs prendre en compte cette reconversion.
« Au final, tu es toujours focus sur le terrain, les saisons passent très vite, et tu te rends compte que souvent après le rugby, il y a des mecs qui n’arrivent plus à faire ce qu’ils faisaient avant le rugby, où qui n’ont simplement plus envie de faire ça. Et là, tu te retrouves un peu dans une impasse si tu ne te prépares pas »
C’est le but de ces nouvelles cellules qui apparaissent comme indispensable aux joueurs pour trouver leur voie et ne pas rester à l’arrêt une fois la carrière de rugbyman terminée. Julien l’a très bien compris et a tout mis de son côté pour pouvoir basculer progressivement sur l’après rugby
« Depuis mes 30 ans, j’ai commencé à envisager cette reconversion. J’ai dans un premier temps monté ma marque de bière en brasserie artisanale pour sortir un peu du rugby. Ça fait mettre un premier pied dans la vie réelle ! »
Une première étape décisive pour mener à bien plusieurs projets et avoir un premier retour d’expérience professionnel hors des terrains. Mais le natif d’Arudy ne s’arrête pas là. Malgré une fin de contrat professionnel prévue en 2024, il continue de travailler son projet au quotidien.
« Depuis un an et demi, je prépare mon concours de pompier professionnel. »
Malgré avoir entamé des études dans le marketing avant de devenir pro, Julien a choisi de s’orienter vers un tout autre métier. Grâce à la cellule du CO, il a eu l’occasion de réaliser plusieurs stages à la caserne de Pompiers de Castres. Aux côtés de professionnels du métier, il découvre et apprend les ficelles du rôle de Pompiers tout en continuant sa carrière de joueur professionnel.
« Grâce à la cellule, je suis rentré comme pompier volontaire à Castres pour pouvoir avoir un premier avant-goût, et me rendre compte un peu du métier. A la base, j’ai fait des études en marketing donc forcément, cela n’avait rien à voir ! Mais je ne me voyais pas du tout dans un bureau après le rugby où tu passes 15 ans en extérieur avec l’adrénaline, où tu bouges toute la journée. »
C’est précisément l’utilité de préparer son après-carrière. En découvrant des métiers plus adaptés à ses envies et ses compétences, Julien a pris une avance considérable sur sa future reconversion.
« Dans ce métier de pompier professionnel, je retrouve un peu l’esprit qu’il y a au rugby. Je suis proche de mes collègues de la caserne, il y a un peu cet esprit de collectif, d’entraide, et d’adrénaline. De plus en plus j’essaie de prendre ça à cœur, de me préparer au maximum. Je passe normalement mon concours en Novembre, et il me reste 3 ans de contrats. Je veux anticiper au maximum cela pour pouvoir basculer facilement dans le monde professionnel. »