Après un début de saison tonitruant, les Genoblois venaient d’enchaîner 6 défaites consécutives dans le championnat, se privant ainsi d’un espoir de participer aux barrages.
Et pourtant, que la montagne est belle ! Comment pouvait-on s’imaginer que les hommes de Fabrice Landreau allaient tenir tête au leader du championnat, à cette équipe qui effraie toute l’Europe de l’ovalie, Toulon ?
Et c’est ainsi que Grenoble a atteint le sommet. Après une première mi-temps tout à l’avantage des hommes de Laporte, les Grenoblois, menés 21 – 6 sur leurs terres du Stade des Alpes, décident de montrer leur cœur et leur talent et reviennent pour une deuxième période beaucoup plus agressive défensivement… ce qui ne manquera pas d’amener çà et là quelques chamailleries de grands garçons batailleurs. Alors, petit à petit, les bleu et blanc remontent leur retard et on sent confusément que c’est possible, que, bien que haut, le sommet de la montagne n’en est pas moins accessible, là, tout près, à portée de main. Mais l’oxygène se raréfie, les corps bougent moins vite, la fatigue alourdit les membres et on craint de rater le sommet, de planter le piochet quelques centimètres trop tôt… le public, lui, y croit cependant, il hurle, vocifère, encourage, acclame et pousse, et hisse et élève les joueurs et le niveau de jeu !
Et plus le sommet est élevé, plus la victoire est belle : à l’ultime seconde, le jeune Pélissié, en partance pour Montpellier et pour son dernier match devant ce public Grenoblois, gravit la dernière marche, et marque l’essai de la victoire puisque transformé dans l’élan ! 25 – 24 !
Le leader est défait et il n’est plus leader !
Des hommes pleurent et se congratulent comme s’ils venaient de se qualifier pour une finale !
Et pourtant non, il n’y avait pas d’enjeu pour eux, sinon celui de la beauté du sport, du respect de l’adversaire et de la fierté du montagnard qui conquiert d’inaccessibles sommets !