Didier Codorniou est à Paris pour présenter sa candidature à la présidence de la fédération française de rugby. Dans le cadre du rugby club, il y a des chefs d’entreprises, des internationaux et beaucoup de passionnés pour écouter celui que l’on a surnommé » le petit Mozart » du rugby.
Didier Codorniou a toujours été un petit parmi les grands. Sur le terrain puis en politique – il est maire de Gruissan et premier vice-président de la région Occitanie -, nous avons tous admiré la carrière de ce » Little big man », incarnation parfaite du French flair, ce style inimitable qui a permis au rugby français de trouver son identité. Celle d’une équipe capable de tout comme de remporter le premier test de l’histoire un 14 juillet 1979 en Nouvelle Zélande face aux All Blacks (avec un essai de Codorniou). Je me souviens comme si c’était hier du commentaire de Pierre Albaladéjo au côté de Roger Couderc sur le dernier sauvetage des tricolores : « Le petit Coste (ailier) a sauvé le match et nous avons gagné Roger » avec un très pur accent dacquois..
C’est dans ce rugby là mais aussi de celui encore plus rude des derbys Narbonne-Béziers ou autres que Didier Codorniou s’est révélé, s’est élevé. Il y a toujours la même douceur dans la voix let une candeur rare pour l’époque.
Avec certains de ses proches, l’ancien briviste Michel Pebeyre ou le complice d’attaque narbonnais Fançois Sangali, Didier Codorniou est à Paris, en campagne. Veni, vidi et (peut être) vici pour l’élection du 15 octobre :
« La dernière coupe du Monde m’a pris aux tripes. J’ai réalisé que j’avais le rugby au plus profond de moi et c’est vrai que j’ai mal vécu l’élimination de l’équipe de France. On peut toujours dire que c’est la faute de l’arbitre mais je ne crois pas. Le sport de haut niveau est fait de mille détails et il y a eu trop d’incertitudes dans la préparation pour que nous nous imposions. Et, au début du mois de juillet, avec mes proches, j’ai pris la décision de me lancer dans la bataille. Aujourd’hui, l’élection est démocratique. Chaque club porte ses voix et c’est beaucoup plus sain qu’à une certaine époque lorsque les présidents de comité arrivaient avec une valise pleine de votes. C’était le temps des arrangements. Ma vie politique m’a inculqué au plus profond la notion de démocratie et je trouve que l’élection doit se faire dans la clarté. Florian Grill, le président par intérim est une personne très respectable et nous aurons une bataille franche. Je crois aux vertus du dialogue. Nous avons envoyé un questionnaire à tous les clubs et nous partirons du réel, de ce que nous disent les clubs. Tous les joueurs du Top 14, de la Pro D2 ou du XV de France ont commencé dans des clubs amateurs que nous devons aider en connaissant leurs difficultés. Il y a 2000 clubs en France et c’est à eux que je pense. J’ai déjà rencontré des présidents de TOP 14 et de Pro D2 et il y aura des équilibres à trouver. J’ai grandi avec le rugby et cette candidature est celle d’une vie. Nous aurons une liste de 38 noms et je veux vraiment gagner pour aider le rugby ».
Didier Codorniou a parlé un long moment avec franchise. L’homme est très largement apprécié et il connait parfaitement le système électoral. Avec Codorniou, c’est toute l’Occitanie qui souhaite reprendre le pouvoir, pour peut être amener la France sur le toit du monde. En 1987, Didier Codorniou n’avait pas été retenu pour disputer la Coupe du Monde. Et cette candidature a -aussi- un sens particulier pour lui : « Lorsque j’étais enfant à Gruissan, même avec ma petite taille, je me disais que je serai international. Aujourd’hui, je me dis que même si j’ai raté la première coupe du Monde en 1987, je peux aider le rugby français à remporter celle de 2027. C’est le sens de ma vie ».