Dans la course aux points, et dans celle de la notoriété, Grenoble s’est montré tout à son avantage ce jour en l’emportant au Stade Mayol sur le score de 22 à 21.
Le match des Isérois a été solide, avec une défense acharnée et une volonté farouche. C’est pourtant logiquement que les rouge et noir menaient de 6 points en fin de match et que les hommes de Landreau se satisfaisaient de ce point de bonus défensif gagné en terre hostile.
Seulement voila, nous sommes en présence d’un sport facétieux pratiqué par des hommes espiègles !
Et les partenaires de Wilkinson ont voulu jouer, poursuivant je ne sais quelle obscure ambition – puisque le point de bonus offensif était inaccessible – en quête d’une victoire peut-être plus digne de leur statut, ou bien alors ayant la volonté de priver les Grenoblois de ce point de bonus qu’ils venaient de conquérir. Quoi qu’il en soit, quels que fussent leurs desseins audacieux, et alors que les montagnards sont sous le coup d’une pénalité et que l’arbitre leur laisse l’avantage, ils lancent une attaque ultime, se fourvoient dans des passes approximatives et tentent l’acte héroïque, la bravade dernière… Wilkinson s’empare de la balle, et à ce moment-là l’arbitre baisse son bras, signifiant ainsi que l’avantage prend fin. L’ouvreur de la Rade tente alors une superbe passe sautée… qu’intercepte le goguenard Ratini qui file à l’essai entre les poteaux. Il sera transformé évidemment, portant le score à 22 pour les Grenoblois, soit ce petit point supplémentaire qui fait les grandes légendes.
Laporte se ferme et quitte précipitamment le Stade, Landreau est en larmes et, là-haut, un dieu rieur de l’ovalie se complaît certainement de ce tour malicieux qu’il vient de jouer aux champions d’Europe en titre !