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Thomas Ramos : « Ma jeunesse toulousaine »

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Le Rouge et le Noir me collent à la peau, et ce, encore jusqu’en 2021. A 22 ans, j’ai des souvenirs de jeunesse que beaucoup de rugbymen pros de ma génération partagent. En voici quelques-uns.

 

Photo : Stéphane Operti

 

Les années Jolimont

Quand je quitte mon Tarn natal pour rejoindre le lycée Jolimont à Toulouse et son Pôle Espoirs qui forme les rugbymen, je suis un peu perdu. Les premiers mois, ça a été très dur. Entre les changements de vie, d’établissement, de ville, de copains ou de mentalités, je me rappelle d’une période très compliquée. Je me suis accroché car c’est mon tempérament et puis j’aime ce sport. Je me souviens la première fois où j’ai pris le train en gare Matabiau à Toulouse pour rentrer chez moi à Mazamet : j’étais paumé. J’ai demandé à trois personnes de m’aider. Mais avec le recul, je suis plutôt content de ce passage-là.

 

Ils ont compté

Dans mes premières années, ma famille, mes proches ou mon père m’ont toujours suivis et accompagnés au rugby. Je n’oublie pas ma maman sinon elle va être jalouse. Je pense aussi à mes grands-pères avec qui j’allais à la pêche. Une fois entré à Jolimont, comment ne pas évoquer Sébastien Piqueronies qui était mon responsable de pôle. Il m’a fait confiance et m’a énormément fait progresser en trois ans. Sur cette période de 15 à 18 ans, si je lui dois beaucoup, c’est aussi qu’il m’a aidé à prendre confiance en moi.

 

Photo : Stéphane Operti

 

L’internat

J’arrive alors au Stade Toulousain en Cadet 2ème année. La semaine, j’étais en internat au pôle espoir de Jolimont. Ce sont des moments de vie qui restent gravés. On vivait H24 ensemble avec les copains. C’est toujours un grand plaisir de revoir les amis et potes de cette époque longue de trois années. Parmi eux, il y a Arthur Bonneval, Julien Marchand, François Cros, Thomas Fortunel, Kevin Lebreton, Jonathan Sentenac, ou Hugo Loubet qui était notre arbitre. Si c’était possible, j’aimerais revivre ces trois ans de pôle mais sans les cours. Des moments inoubliables.

 

 

 

Ma famille d’accueil

Comme il y avait des matches quasiment tous les samedis, j’ai été placé en famille d’accueil du vendredi au dimanche car je ne pouvais pas rentrer chez mes parents. Monsieur et Madame Rivero sont devenus, entre guillemets, ma deuxième famille. Comme mes deuxièmes parents. Ils s’occupaient de moi comme si j’étais leur fils. Ce furent des moments importants aussi où j’ai été accompagné, ce qui est essentiel à cet âge.
Mes parents et ma petite-sœur venaient depuis Mazamet me voir lors des matches à domicile ou lors de déplacements pas trop lointains. Je rentrais aussi dès que possible. Au gré des années, je grandissais mais dans ma tête, ça me faisait bizarre d’avoir quitté Mazamet. Avec Toulouse, ce sont deux mondes différents.

 

Photo : Stéphane Operti

 

Vers l’indépendance

Durant mes années au centre de formation, j’ai longtemps habité, comme nombre de jeunes du Stade Toulousain, dans une résidence juste en face d’Ernest-Wallon dans le quartier des Sept Deniers. Quand j’ai été prêté à Colomiers en 2016-2017, j’ai décidé de déménager dans cette ville. Aujourd’hui, j’y habite toujours avec ma copine. Je suis quelqu’un de sage et j’aime bien la tranquillité. La vue de mon appartement donne sur un champ, ce qui me va très bien.

Ma Ville rose

J’apprécie me promener de temps en temps dans Toulouse avec ses petites rues de briques et assez typiques. Notamment tout autour du quartier des Carmes. Comment rester insensible aux bords de Garonne, à ses ponts et aux terrasses ? Aux bringues, je préfère les bonnes tables entre amis où l’on peut discuter. Et pas que de rugby ! J’aime bien la Pizzetta Di Roma vers Esquirol que m’a fait connaître Arthur Bonneval ou le Carré Vert à Colomiers et son jardin.

 

Photo : Stéphane Operti

 

Mon premier match pro

Ayant gagné quelques titres en catégories jeunes avec le Stade Toulousain, cela fait écho à de beaux souvenirs. Mais impossible d’oublier mon premier match pro. Je suis originaire du Tarn et je dispute mon premier match pro à Castres, devant toute ma famille et mes amis ! Je ne pouvais pas rêver mieux pour commencer. Je pensais être énormément stressé mais au final, j’ai pu me lâcher durant le match. Je me rappelle aussi de beaux moments à Colomiers avec un super groupe et de sacrées performances.

 

Le Stade Toulousain aujourd’hui

Il s’agit du plus grand club français évoluant au plus haut niveau. C’est déjà le plus titré, mais surtout, par rapport à l’image qu’il renvoie, aux infrastructures et aux joueurs qui ont porté ses couleurs, c’est le plus grand.

Photo : Stéphane Operti

 

Mon après ?

Je fais un BTS immobilier. Les cours sont dispensés au sein du stade Ernest-Wallon. Heureusement, sinon, avec les déplacements, même si j’ai un scooter 125 cm3, ce serait impossible. Je suis ce cursus pour valider un autre diplôme et afin d’avoir quelque chose après ma carrière rugby. Je ne sais pas encore si je travaillerais là-dedans plus tard. Si c’est le cas, tant mieux car ça me plait. C’est vivant, il y a des challenges et des objectifs, un peu comme dans le sport. N’ayant jamais fait de saison entière de Top 14 et n’ayant pas beaucoup d’argent non plus, c’est encore compliqué de parler de projets d’avenir à mon âge, même si j’ai quelques idées…

Signature Thomas Ramos

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