4ème édition des portraits Gueules du Rugby, avec cette fois-ci non pas un joueur mais un entraineur. Et pas n’importe lequel, celui qui est sans conteste le plus grand entraineur de ces 2 dernières décennies et qui vient d’accepter l’emploi à la fois le plus prisé et le plus craint du rugby français : vous l’avez deviné, il s’agit de Guy Novès ! Voici donc l’histoire d’un amour-vache entre le XV de France et le Sorcier !
Avant d’être l’entraineur à succès que l’on connait tous, Guy Novès a été un excellent joueur de rugby. Au poste d’ailier, il a disputé 259 en 13 saisons avec le Stade Toulousain, un club avec lequel il a décroché 2 titres de champions de France, en 1985 et 1986. Très athlétique et particulièrement rapide (il a commencé par faire de l’athlétisme), il a été sélectionné à 7 reprises pour le XV de France.
Sur sa fin de carrière de joueur, Novès va être fortement inspiré par la philosophie de jeu prônée par les entraineurs Villepreux et Skrela. Cette philosophie, il va l’appliquer dès ses premières années d’entraineur et d’elle va découler l’expression détournée « Jeu de main, jeu de Toulousains » !
Une philosophie de jeu qui ne s’arrête pas au « Jeu de main, jeu de Toulousains »
Mais attention, cette expression est un peu réductrice de la conception du rugby « à la Novès ». En réalité, Le Sorcier ne s’est pas contenté de proposer un jeu de trois-quart incroyable, il a aussi toujours pu compter sur un très gros pack : Pelous, Califano, Labit, Soulette, Brennan et récemment Dusautoir, Maestri ou Picamoles sont tout autant d’avants internationaux sur lesquels il s’est appuyé pour écraser la première division de rugby.
Car le Stade Toulousain de Guy Novès a bel et bien dominé le rugby français ces 2 dernières décennies. Le palmarès de l’entraineur rouge et noir l’illustre parfaitement :
– 4 Coupes d’Europe (1996, 2003, 2005 et 2010)
– 10 Championnats de France (dont 4 consécutifs entre 1994 et 1997)
– 4 autres trophées (challenge Yves du Manoir, Coupe de France, trophée de Coubertin et trophée des Champions).
Son amour-vache pour le XV de France
En 2011, sollicité une première fois par la fédération pour entrainer le XV de France, Guy Novès choisit de rester au club. A ce moment-là et depuis quelques temps déjà, entre la sélection et l’entraineur haut-garonnais, c’est l’amour-vache ! Ce dernier s’est souvent plaint de l’absence de joueurs appelés en équipe de France, de la problématique des doublons, etc. Il avait même été jusqu’à déclarer dans le Midi Olympique : « Entre deux Coupes du monde qu’on ne gagne jamais, j’en ai assez de voir l’équipe de France flinguer le championnat pendant quatre ans » !
Et voilà que 4 ans plus tard, l’entraineur le plus emblématique du sport français accepte de prendre en main un XV de France dévasté. Mais n’allez pas croire qu’il a retourné sa veste, non ! En tant qu’entraineur de club, Guy Novès défendait simplement son club, comme il sait très bien le faire, avec détermination et en étant aussi incisif qu’il pouvait l’être sur le terrain. Désormais, à la tête de l’équipe de France, il ne faut aucun doute qu’il en fera de même.
Dès sa prise de fonction, il a affirmé vouloir mettre en place « un projet de jeu spectaculaire qui donne envie aux enfants, après avoir vu un match, de prendre un ballon et d’aller s’amuser dans un pré, qui donne envie aux adultes de revenir dans les stades pour supporter l’équipe. »
Alors, oublié l’amour-vache ! Guy Novès serait peut-être finalement un peu « fleur Bleue » !